Six ans après « CASABLANCA », Claude Rains, Paul Henreid et Peter Lorre remettent le couvert dans une nouvelle aventure exotique, passant du Maroc à l’Afrique du Sud. Sans jamais quitter Hollywood, bien évidemment !
« LA CORDE DE SABLE » est un drôle de mélange de ‘film noir’, de suspense et de mélodrame qui démarre de façon abrupte par le retour du héros (Burt Lancaster) dans une ville qu'il a dû quitter deux ans plus tôt. On met longtemps à entrer dans l’histoire. Jusqu'au flash-back en fait, qui intervient très tard et clarifie les enjeux. C'est joliment photographié, mais le scénario est excessivement bavard, répète ad nauseam les mêmes situations et n’offre aux comédiens que de pâles silhouettes caricaturales. Ainsi Rains s’amuse-t-il visiblement à jouer les manipulateurs pervers et ambigus et Lorre tient-il pour la énième fois le même rôle de traîne-savate visqueux.
Pour un film bâti en grande partie sur la haine incandescente entre deux protagonistes et leur relation sado-maso, il est regrettable que Henreid manque autant de charisme. Car son face à face avec Lancaster ne fait guère d’étincelles. Ce dernier, tendu et cassant, a une belle présence à l’image mais ne paraît pas vraiment concerné par cette chasse aux diamants soporifique. La française Corinne Calvet est amusante par instants, mais n’a pas la magie d’une Ingrid Bergman. Sa ‘love story’ avec Lancaster a donc du mal à passionner.
On retiendra « LA CORDE DE SABLE » pour son penchant du fouet et des sévices corporels, pour son Afrique de pacotille et pour quelques beaux gros-plans de visages éclairés en clair-obscur. Pas grand-chose, autrement dit…