« L’INTRIGANTE DE SARATOGA » est un drôle de pot-pourri, commençant comme un gros mélodrame, évoluant en comédie coquine et se transformant subitement en film d’action autour d’une guerre entre propriétaires de lignes de chemins de fer. Difficile de s’y retrouver et de comprendre exactement où voulaient en venir les auteurs.
Reconstitué peu après « POUR QUI SONNE LE GLAS », le couple Ingrid Bergman-Gary Cooper n’est pas utilisé à son plein potentiel. C'est un véhicule pour la belle comédienne suédoise, sans aucun doute. En aventurière venue de France pour venger sa mère déshonorée à New Orleans, elle atterrit à Saratoga, une sorte de ville de cure, et décide d’épouser un milliardaire. Mais elle tombe amoureuse d’un beau Texan sans le sou. Bergman s’amuse beaucoup : friponne, hystérique, naïve, fielleuse, elle passe par tous les états et traîne derrière elle une servante noire (jouée par l’Anglaise tout ce qu'il y a de blanche Flora Robson, sous un maquillage grossier) et un nain sautillant, insupportable de cabotinage.
‘Coop’ lui, ne se fatigue pas énormément. Avec son beau chapeau blanc, ses longues jambes et son sourire entendu, il campe une espèce de sous-Rhett Butler et s’efface derrière sa partenaire qui fond littéralement dès qu'elle le croise. Utilisé en sex symbol, l’acteur traverse le film avec ironie et s’offre le luxe d’une dernière scène où il déploie toute sa panoplie de mimiques coopériennes et de battements de cils. Délectable !
Malgré ses magnifiques décors de studio, son couple de stars au sommet de leur séduction et quelques moments réussis, « L’INTRIGANTE DE SARATOGA » ne va nulle part et pâtit d’un scénario mal construit qui piétine pendant une bonne heure. Dommage…