« Il est méchant. Il est en colère. Il est vieux », annonce sobrement la ‘tagline’ sur la jaquette de l’édition française de « BAD ASS » qui vient de sortir chez 20Th Century Fox.
Et le look de l’ineffable Danny Trejo parcheminé comme un vieux cuir, batte de baseball à la main, prouve que l’accroche n’est sans doute pas mensongère. À presque 70 ans, ‘Machete’ aurait-il inventé le concept du justicier du 3ème âge ? Le ‘geriatric vigilante’ pour parler en v.o. ? Évidemment pas ! Il est l’héritier d’une tradition amorcée dans les seventies par John Wayne qui faisait encore le coup de feu à l’âge de la retraite et surtout par Charles Bronson qui après s’être montré crédible en vengeur urbain dans le premier « UN JUSTICIER DANS LA VILLE », a continué de flinguer à tout-va bien après ses 75 ans.
Sir Michael Caine lui a repris le calibre des mains pour son superbe « HARRY BROWN » où les auteurs poussaient le concept encore plus loin : si Bronson était censé avoir dix ans de moins que son âge réel dans « LE JUSTICIER : L’ULTIME COMBAT », Caine lui était bel et bien quasi-octogénaire et avait du mal à se déplacer.
L’exemple des deux papys défourailleurs fut bientôt suivi par un Rutger Hauer ridé et en net surpoids dans « HOBO WITH A SHOTGUN » où en SDF crasseux, l’ex-réplicant s’improvisait éradiqueur de voyous à coups de fusil à pompe.
Avec « AMERICAN GUN » et « GRAN TORINO », James Coburn et Clint Eastwood ont eux aussi effleuré le thème du grand-père justicier, sans réellement traiter le sujet à fond. Dommage ?
Quoiqu’il en soit, et avec l’espérance de vie qui ne cesse de s’allonger, il est probable qu’on n’a pas encore vu la fin de cette vague de films d’action rhumatisants voire grabataires, qui a au moins l’avantage de faire travailler de vieux acteurs qu’on aime et – cerise sur le gâteau ! – qui nous offre de temps en temps de vrais bons films.