Inspiré d’une série d’articles consacrés au trafic d’amphétamines chez les camionneurs, « DEATH IN SMALL DOSES » met longtemps à démarrer et se perd pendant deux bons tiers de sa durée dans un réalisme routinier et une volonté documentaire sans réel intérêt. Mais peu à peu, le polar s’immisce dans la narration, les personnages se font plus compliqués, certains révèlent des doubles visages et la fin est plutôt bien menée dans le suspense.
Peter Graves tout jeunot et déjà imperturbable, joue un flic de la DEA qui infiltre une compagnie de routiers pour découvrir qui les fournit en drogues, provoquant ainsi des crises de démence et des morts par accident. Si l’acteur remplit bien son office, sans une once de fantaisie, il est bien secondé par un Chuck Connors tout à fait inhabituel. Lâchant la bride à une exubérance qu’on ne lui connaissait pas, le grand Chuck joue un des chauffeurs, complètement ‘addict’, extrêmement agité et s’exprimant en argot « djeuns » (enfin – djeuns de 1957, s’entend…). On le voit rigoler sans arrêt de ses grandes dents blanches, danser le twist et le rock, puis péter un câble et se transformant en psychopathe écumant (là, on le reconnaît déjà davantage !). Ces deux futures icônes des séries TV valent qu’on jette un coup d’œil curieux au film. À leurs côtés, la très nulle Mala Powers campe une gentille veuve énamourée qu’un retournement de situation transforme en tout autre chose lors du dénouement.
C'est correctement rythmé et photographié, simpliste et moralisateur, mais cela se laisse regarder avec une bonne dose de nostalgie, même si sur un thème approchant on préfèrera revoir l’excellent film anglais « TRAIN D’ENFER ».