Mine de rien, de film en film, alors qu'il est considéré au mieux comme un honnête faiseur, Paul W.S. Anderson se fait une belle filmo dans la SF. Qu'il s’agisse de « EVENT HORIZON », de l’excellent « SOLDIER », ou du 1er « RESIDENT EVIL » ou même « ALIEN vs. PREDATOR » où il y a du bon à prendre, la plupart de ses films sont dignes d’intérêt et débordent d’énergie.
Même chose pour « COURSE À LA MORT », remake d’un amusant nanar avec David Carradine et Stallone. Cette « revisite » est souvent épatante de maestria et fait d'ailleurs plutôt penser à un autre film : « RUNNING MAN ». En mieux !
Le sujet (un « jeu de la mort » dans le futur) a été souvent rabâché, la satire des médias n’a plus la force visionnaire de films plus anciens (après tout, on n’en est plus très très loin, de ce monde-là !), mais Anderson sait raconter une histoire, assure dans les séquences d’action musclées et mélange images réelles et virtuelles sans que ses plans ne fassent jamais video game.
Avec sa trogne de bagnard, ses abdos en tablette Milka, ses deux expressions (vacante et/ou énervée), Jason Statham est parfaitement casté, évitant judicieusement le second degré si agaçant chez un Bruce Willis. Ian McShane est drôle en mécano dévoué et Joan Allen, qu’on est un peu surpris de trouver dans un film de ce genre, est très bien en directrice de bagne glaciale et l’œil rivé aux audiences.
Le scénario est malin, bien agencé, malgré quelques aberrations (pourquoi Allen envoie-t-elle une espèce de tank des enfers pour dégommer tout le monde en pleine course ?), mais « COURSE À LA MORT » est toujours en mouvement, même dans sa version longue de 110 minutes, et ne laisse pas un instant de répit. Qu’attendre d’autre d’un tel produit ?