GREGORY PECK : serious cowboy

Il faut bien l’avouer, il est difficile de se montrer réellement enthousiaste devant une performance de Gregory Peck. Acteur sobre et rigoureux, d’un sérieux à toute épreuve, d’un manque d’ego confinant parfois à l’effacement, Peck a mené une carrière exemplaire mais un peu terne, ne réservant de surprises que dans des contremplois comme le Mengele de « CES GARÇONS QUI VENAIENT DU BRÉSIL », en fin de parcours.

Peck a tout de même trouvé quelques excellents rôles dans le western : le voyou sans Dieu ni maître de « DUEL AU SOLEIL », le hors-la-loi barbu de « LA VILLE ABANDONNÉE », le gunfighter au bout du rouleau de « LA CIBLE HUMAINE » (un de ses meilleurs rôles, même s’il était un peu jeune pour incarner ce personnage). Il était parfaitement distribué dans le rôle du rancher ivre de vengeance, qui en venait à abattre froidement des innocents dans « BRAVADOS », également excellent dans « LES GRANDS ESPACES », en pied-tendre fraîchement débarqué dans l'Ouest. 

On le revoit en joueur séduisant dans « LA CONQUÊTE DE L’OUEST », il reprend le rôle d’aventurier écrit pour Clint Eastwood dans « L’OR DE MACKENNA », affronte un Indien-fantôme dans « L'HOMME SAUVAGE », joue un ancien braqueur de banques dans « QUAND SIFFLE LA DERNIÈRE BALLE », un shérif dans « UNE CORDE POUR UN COLT ».

On le revoit une dernière fois, mais au Mexique dans « OLD GRINGO », où il incarne l’écrivain Ambrose Bierce, pris dans la révolution mexicaine, dont il ne reviendra jamais.